Moa Anbessa
(Terp Records 2006)
Voici une rencontre hautement improbable que celle du musicien éthiopien
Getatchew Mekuria et du groupe hollandais The Ex (épaulé ici par plusieurs musiciens). Getatchew Mekuria, né
en 1935, est un saxophoniste reconnu comme un des musiciens majeurs de
l'ethio jazz, style populaire durant les années 60 et 70 notamment mis à
l'honneur dans Broken Flowers le film de Jim Jarmusch. The Ex est un
groupe issu de la scène anarcho-punk d' Amsterdam (premier pas
discographique en 1979) qui sévit depuis 35 ans et plus d'une vingtaine
d'albums. Mais ne voir en The Ex qu'un groupe punk serait bien
réducteur, tant les membres du groupe se sont évertués au gré des
rencontres à confronter leur son abrasif à de nouvelles idées. C'est
certainement pour cela que cet album qui aurait pu être bancal est une
réussite étincelante, un disque plein d'énergie où l'on entend une
cohésion rare. L'album débute par Ethiopa Hagere, attaque frontale très
punk remarquable avant de glisser vers des morceaux plus lents, plus
groovy. Et même si cette guitare angulaire et une voix scandée sont
indéniablement punk,
les rythmiques utilisées et bien entendu ce saxophone à la fois suave
et très brut tire l'ensemble vers l'ethio-jazz mentionné plus haut. Car
Getatchew Mekuria est loin de faire de la figuration et porte véritablement l'ensemble de l'album. Compositions originales ou airs
traditionnels revisités, enregistrements studio ou live, les onze chansons
de Moa Anbessa s'enchaînent sans temps mort, onze réussites éclatantes
pour un album de très haute volée.
Moa j'aime ça! De l'ethio Jazz dynamisé par le son de cette guitare... même si je reste fan de Mulatu Astatke.
RépondreSupprimerBelle découverte, merci!
Je vais passer une bonne journée à la boutique aujourd'hui, MERCI !
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