samedi 3 décembre 2016

DJ RUPTURE

Minesweeper Suite
(Tigerbeat6 - 2002)

Expression galvaudée si l'en est, sono mondiale est certainement le terme qui décrit le mieux ce mix de Dj Rupture. Le Caire, Kingston, Rio ou encore New York, les 67 morceaux qui constituent les 24 plages de cet album vous baladent aux quatre coins de la planète pour un résultat dansant, d'une vitalité incroyable, qui procurent un plaisir immédiat. Jace Clayton, alias Dj Rupture, par ailleurs écrivain, s'amuse et superpose avec dextérité les musiques urbaines les plus remuantes. Voix féminines et masculines, musiques orientales et hip hop, percussions brésiliennes et guitares, les sonorités se télescopent, se mélangent sans effort, abolissant les frontières entre les genres. Et même si 14 ans après sa sortie, ce cocktail a été maintes fois servi, on a rarement égalé l'équilibre parfait entre les saveurs, le pouvoir d'ivresse immédiat de ce breuvage détonnant.



LEE GAMBLE

Chain Kinematics
(UIQ - 2016)

Sur Diversions 1994-1996, Lee Gamble avait largement mis de côté les structures rythmiques et avait créé une musique électronique, hybride, souvenirs brumeux de soirée jungle des années 90. Le résultat qui s'appuyait sur les mix tapes d'époque de Lee Gamble constitue une remarquable réussite, une carte de visite singulière qui a instantanément installé son auteur dans le cercle restreint des producteurs dont chaque sortie discographique est attendu avec intérêt par les amateurs exigeants. Son dernier ep en date Chain Kinematics se veut beaucoup plus carré avec des beats taillés pour le dancefloor. Le premier morceau l'illustre à merveille avec un beat 4/4 bien costaud rapidement perturbé par des samples aussi surprenants qu'étranges. Une musique techno brute et sans emphase où chaque élément accentue la vision personnelle de l'auteur.


samedi 17 septembre 2016

JK FLESH

Rise Above
(Electric Deluxe - 2016)

Depuis plus de 20 ans Justin broadrick oeuvre pour la bonne santé des musiques les plus dures du spectre musical, que ce soit au sein de Napalm Death, Techno Animal, ou encore Godflesh. Godflesh que Broadrick a justement choisi de ressusciter l'année dernière après des années de recherches sonores un peu plus éthérées sous le patronyme de Jesu. Et le résultat fut aussi brutal qu'enthousiasmant, marquant le grand retour en forme de Broadrick. Cette année c'est au tour de Jk Flesh, son projet solo qui explore une musique électronique urbaine et sombre, de faire son retour. Urbain et sombre car ici il est question de béton, la musique est lourde, industrielle et mécanique reflétant les cités grises du nord de l'Angleterre qui ont vu grandir Broadrick. La basse vise au plexus tout en vrillant la tete, la boîte à rythme lourde et imperturbable enfonce le clou tandis que des sons métalliques complètent le paysage. Mais le talent de Broadrick est tel qu'il suffit de se laisser embarquer dans la centrifugeuse qu'est Rise Above pour dodeliner de la tête, un sourire en coin, heureux de se laisser happer pour une virée nocturne sans concession. En écoute le dansant Trinity.


vendredi 2 septembre 2016

J MASCIS

Several shades of why
(Sub Pop 2011)

Jay Mascis leader de Dinosaur Jr groupe incontournable de la scènes rock américaine des années 90 au côtés des Pixies, Pavement ou encore Mudhoney, a toujours eu une approche très classique du songwriting, même si à ses débuts, il avait tendance à recouvrir sa musique d'une sacrée couche de larsen et de feed-back. Mais pour son premier véritable album solo, Jay Mascis s'avance seul avec sa guitare acoustique pour un disque folk parfait. Son jeu de guitare immédiatement identifiable, à la fois évident mais jamais facile, fait ici des merveilles, le tout rehaussé par ce timbre de voix si particulier. Une voix traînante et indolente qui donne l'impression que Jay Mascis vient à peine de se réveiller, une voix qui fait beaucoup pour le charme de ces morceaux. Mais bien qu'à de rares exception chaque titre repose uniquement sur la voix et la guitare, nous n'avons pas affaire ici à un album neurasthénique de folk crépusculaire, les mélodies étant souvent assez enlevées et très variées. La qualité des compositions est telle que les morceaux s'enchaînent sans temps mort, tout aussi excellents les uns que les autres. A savourer sans modération.


vendredi 26 août 2016

THIS HEAT


Made available
(These Record 1996)

La musique de This Heat, trio anglais actif de 1976 à 1982, est difficile à résumer. Un son résolument rock voire post punk mais une démarche totalement expérimentale, qui s'affranchit des convenances pour mieux tracer sa voie. Les huit titres enregistrés en 1977 lors d'une des célèbres émissions radio de John Peel qui composent Made available, restent d'une originalité bluffante quelques 40 années plus tard. This Heat ose les virages à 180 degrés et prend souvent l'auditeur à contrepied sans jamais se perdre. La guitare acérée, le batterie explosive et jamais facile, la voix utilisée de façon sporadique et de nombreux sons parfois difficile à identifier (bandes, orgues, clarinette, synthétiseur) s'entremêlent fiévreusement, bruyamment sans jamais que l'inspiration ne fasse défaut. Du grand art.


vendredi 10 juin 2016

RAMMELLZEE

The BiConicals of the RammELLZee
(Gomma 2004)

Rammellzee (1960-2010) était un artiste pluridisciplinaire américain à la fois graffeur, peintre ou encore musicien. Pionnier du mouvement hip-hop (ces premiers pas discographiques datent de 1982), il qualifiait son travail de Futurisme gothique, ce qui s'applique assez bien à The BiConicals of the RammELLZee son deuxième album solo sorti en 2004. Rammellzee était à la marge, c'est certainement la raison pour laquelle ces 11 titres n'ont pas reçu l'accueil qu'ils méritaient. Car au delà des concepts, ce disque est remarquablement libre dans un genre où les codes musicaux sont trop souvent un frein à la créativité. La voix ne cherche pas à caresser l'auditeur dans le sens du poil, les samples s'entrechoquent, le rythmique est marquée par les sonorités 80's des précurseurs du hip-hop et de l'électro. Il faut absolument se laisser embarquer dans le vaisseau affrété par Rammellzee, pour un voyage hors des sentiers battus, tour à tour menaçant comme sur l'introductif Do We Have to Show a Resume ? Joyeux ou funky comme sur Cheesy Lipstick et son riff de guitare imparable.


samedi 7 mai 2016

KAMASI WASHINGTON


The Epic
(Brainfeeder 2015)

La potion qui sort de ce chaudron aurait pu s'avérer bien indigeste au vu des ingrédients utilisés. Car The Epic c'est plus d'une vingtaine de musiciens sur chaque morceaux des cordes et des chœurs embarqués dans un maelström jazz cosmique et magique. Magique car se lancer dans un triple (en version CD) album de jazz de nos jours est suffisamment casse gueule pour que l'on applaudisse des deux mains le résultat passionnant de bout en bout. Kamasi Washington, saxophoniste de son état qui a notamment collaboré avec des musiciens aussi divers que Kendrick Lamar, Flying Lotus, Herbie Hanckok ou bien Snoop Dog est touché par la grâce. L'inspiration est présente tout au long de ces 17 morceaux. Pas d'expérimentation formelle ici, mais des phrasés mélodiques irrésistibles et une ambition constante au niveau des arrangements, la luxuriance de cet album rend chaque écoute passionnante tant les détails fourmillent. Le jazz présenté ici est libre, sorte de synthèse de ces 40 dernières années puisant aussi bien son inspiration dans le jazz mystique de Coltrane que dans les expérimentations plus funk des années 70, sans oublier quelques ballades ou morceau plus orchestrés lorgnant vers la bande originale de film. Les superlatifs manquent pour décrire un album ambitieux et diablement réussi.


 

mercredi 4 mai 2016

NOT WAVING

Animals
(Diagonal  2016)

Not waving c'est une peu comme si les groupes électroniques les plus rock du passé (Suicide ou encore Cabaret Voltaire première période) avaient été ingurgités puis recrachés pour un résultat sans concession. Mais nous sommes bien loin d'une quelconque relecture passéiste telle que les affectionne bon nombre de groupes de rock sans âme. Car c'est plus l'esprit qui est ici invoqué, une ADN commune qui donne 11 titres directs et efficaces à écouter sans modération. La basse est rugueuse à souhait, les samples caverneux et les sons électroniques bien acides. Une musique chaotique, immédiate et jouissive tour à tour ambient  comme sur Punch, synth punk comme sur Face attack ou carrément plus industriel comme sur Presenza immobile.

mardi 29 mars 2016

GETATCHEW MEKURIA & THE EX & GUESTS


Moa Anbessa
(Terp Records  2006)

Voici une rencontre hautement improbable que celle du musicien éthiopien Getatchew Mekuria et du groupe hollandais The Ex (épaulé ici par plusieurs musiciens). Getatchew Mekuria, né en 1935, est un saxophoniste reconnu comme un des musiciens majeurs de l'ethio jazz, style populaire durant les années 60 et 70 notamment mis à l'honneur dans Broken Flowers le film de Jim Jarmusch. The Ex est un groupe issu de la scène anarcho-punk d' Amsterdam (premier pas discographique en 1979) qui sévit depuis 35 ans et plus d'une vingtaine d'albums. Mais ne voir en The Ex qu'un groupe punk serait bien réducteur, tant les membres du  groupe se sont évertués au gré des rencontres à confronter leur son abrasif à de nouvelles idées.  C'est certainement pour cela que cet album qui aurait pu être bancal est une réussite étincelante, un disque plein d'énergie où l'on entend une cohésion rare.  L'album débute par Ethiopa Hagere, attaque frontale très punk remarquable avant de glisser vers des morceaux plus lents, plus groovy. Et même si cette guitare angulaire et une voix scandée sont indéniablement punk, les rythmiques utilisées et bien entendu ce saxophone à la fois suave et très brut tire l'ensemble vers l'ethio-jazz mentionné plus haut. Car Getatchew Mekuria est loin de faire de la figuration et porte véritablement l'ensemble de l'album. Compositions originales ou airs traditionnels revisités, enregistrements studio ou live, les onze chansons de Moa Anbessa s'enchaînent sans temps mort, onze réussites éclatantes pour un album de très haute volée.

vendredi 26 février 2016

ANDY STOTT

Faith in Strangers
(Modern Love 2014)

Avec Faith in Strangers, Andy Stott poursuit son chemin singulier au sein de la musique électronique et s'affranchit des conventions. "Violence" le second morceau en est la parfaite illustration. Il s'ouvre tranquillement sur quelques notes de basse et un grincement électronique (très industriel) avant l'entrée en scène d'une voix féminine (celle d'Alison Skidmore, largement présente tout au long du disque) à qui les effets de réverbération donne un côté fantomatique. Mais cette impression éthérée vole bien vite en éclat avec l'arrivée d'une rythmique dure et obsédante qui emmène le morceau bien loin de la première impression. "Violence" résume assez bien un album qui demande pas mal de patience (ou simplement d'être écouté) pour livrer tous ses atours. Car Faith in Strangers est passionnant de bout en bout, luxuriant, fourmillant d'idées, avec un travail au niveau de la production très personnel qui renforce l'originalité de la musique d'Andy Stott : les boîtes à rythmes aux sonorités très années 80 viennent télescoper des structures drum & bass, les voix tout à tour éthérées ou chuchotées luttent pour ne pas être submergées par des sons de synthétiseurs agressifs ou des rythmiques concassées implacables, les accroches mélodiques vont et viennent au gré de l'inspiration sans faille de l'artiste. Cet album comblera les amateurs de musiques électroniques subtiles et exigeantes mais mérite également d'être découvert par un public plus large tant c'est un plaisir de se perdre dans les méandres de ce disque qui se révèle hautement addictif. 


jeudi 11 février 2016

JC SATAN

 JC Satan
 (Born Bad Records - 2015)
  
Sur la première chanson de ce quatrième album , JC Satan semble reprendre les choses là où ils avaient laissé avec son précédent opus Faraway Land. A savoir un rock garage débraillé qui rue dans les brancards. Mais cette mise en bouche est trompeuse car si JC Satan n’a pas pour autant remisé l’électricité au placard ni totalement abandonné l’énergie brute, JC Satan, l’album, présente une musique bien plus contrastée. Les mélodies pop, autrefois submergés par les guitares et les hurlements, sont maintenant mises en avant avec parfois quelques touches psychédéliques comme sur Waiting for you où s'entremêlent sur plus de six minutes les guitares (à l'envers) et les cuivres. Mais attention si nos amis Bordelais se sont (momentanément ?) assagis, ils conservent tout de même une belle singularité grâce à des mélodies souvent obliques, des guitares fuzz qui dérapent allègrement et le mariage des voix masculine/féminine véritable marque de fabrique de JC Satan. Les influences sont multiples mais ne viennent jamais écraser des compositions qui regorgent de trouvailles soniques avec une mention spéciale pour ces lignes de basses qui soutiennent et enrichissent chaque morceau à la fois support rythmique et accroche mélodique. 


samedi 30 janvier 2016

PORTISHEAD


Third
(Island records 2008) 

Portishead, groupe emblématique du trip hop au côté de Massive Attack et Tricky, aura mis plus de dix ans à donner une suite studio à Portishead, leur second album éponyme.  A sa sortie en 2008, les attentes étaient énormes et l'on pouvait se demander si le groupe allait se contenter d'améliorer la formule (avec plus ou moins de bonheur) ou bien si il allait choisir de se réinventer. Et fort heureusement, Geoff Barrow, Beth Gibbons et Adrian Utley ont choisi la seconde voie. Et même si les morceaux à l'ancienne (excellents d'ailleurs) sont bien présents, le son est brut résolument rock et même post punk. Fini les samples qui portaient les morceaux placent aux guitares, à la batterie, aux sons électroniques vintage (on entend clairement les influences de Kraftwek ou même Silver Apples) et bien sûr à la voix si caractéristique de Beth Gibbons. L'album fourmille d'idées, part dans une direction pour mieux surprendre l'instant suivant.  Portishead a su se remettre en question et explorer de nouvelles directions sans jamais faillir, pour ce que je considère comme leur meilleur album.



CONTEMPORARY NOISE SEXTET

Ghostwriter's Joke
(Denovali Records 2011) 
Contrairement à ce que le nom de ce groupe polonais  pourrait laisser croire, il n'est absolument pas question de bruit mais de jazz. Un jazz classique mais chargé en énergie positive, fortement influencé par les musiques de films noirs des années 60. Les six musiciens ne cherchent ni à singer, ni à se démarquer, mais simplement à proposer d'excellents morceaux joués avec une énergie très rock, chaque instrument (batterie, piano, basse, cuivres, guitare) tirant son épingle du jeu tout en conservant une cohérence parfaite.  Car ce qui frappe ici c'est bien l'incroyable force qui se dégage de chaque composition, une force tranquille, maîtrisée. Les musiciens sont ici tous au service des morceaux, aucun d'entre eux ne cherchant à se mettre en avant.  Le meilleur exemple en est Morning ballet. Le fantastique deuxième morceau de Ghostwriter's joke propulsé par une ligne de basse imparable et une mélodie au saxophone parfaite est tout simplement irrésistible, mené à un train d'enfer et rebondissant d'idée en idée sans temps mort avec une évidence et une inventivité folle. Un groupe, qui de par ses origines, n'aura jamais de succès en dehors de ses frontières  mais qui mériterait pourtant une reconnaissance bien plus large au vu de la qualité de la musique proposée.



vendredi 15 janvier 2016

MBONGWANA STAR

From Kinshasa to the moon
(World Circuit Records 2015)

L'album commence par quelques sons électroniques, puis la rythmique tranquillement chaloupée et une ligne basse entêtante entrent rapidement en scène avant qu'une guitare n'égraine quelques arpèges. Finalement la voix place la musique de Mbongwaba Star sur le continent africain. Ce morceau introductif résume le souffle qui traverse ce magnifique album. À savoir une originalité de tous les instants, où les basses post punk voire dub croisent des parties d'orgues, des polyrythmies plus ou moins identifiables comme africaines, des guitares punk, des sons électroniques et même des pianos à pouce électrifiés. Oubliez la world music, Mbongwaba Star ne s’embarrasse pas des conventions pour un résultat foncièrement original et maîtrisé où rien ne semble forcé. Une originalité facilement abordable grâce une production qui fait le choix d'arrondir les angles. On perd ainsi certainement en puissance de feu mais la qualité des morceaux est telle que ce léger reproche ne doit pas vous empêcher de vous ruer sur ce disque fantastique à l'image du dansant et irrésistible "Malukayi" avec Konono n°1 en invités.
Mbongwaba Star est un groupe de la république démocratique du Congo composé de sept membres, dont deux transfuges de Staff Benda Bilili et Doctor L franco-britannique déjà auteur de plusieurs albums solo et également producteur émérite (Tony Allen,...).


ONEOHTRIX POINT NEVER

Garden of Delete
(Warp 2015)

Daniel Lopatin l'homme derrière Oneohtrix Point Never n'a eu de cesse à chaque album de se réinventer. Si les sonorités de synthé estampillées années 80 sont toujours bien présentes, nous sommes maintenant à des années lumières des dérives spatiales minimalistes de Rifts qui l’ont fait connaître en 2009. Le spectre sonore s'est sensiblement élargi pour créer un univers résolument électronique assez unique, marqué par des changements stylistiques à la fois incongrus et évident. Lopatin fait littéralement chanter les machines (magie des logiciels) tour à tour chanteuse de R & B sous hélium ou chanteur de métal burné, ose les plans guitares approximatifs (sample d’un tutoriel extrait de Youtube) pour sans transition enchaîner sur un double blast de batterie que ne renierait pas un groupe death metal. Mais ces quelques éléments isolés ne sauraient résumer un album protéiforme et ambitieux, Oneohtrix Point Never vient encore une fois de sortir un disque touffu, brillant, mélodique et surprenant. La très grande classe.


mercredi 13 janvier 2016

JLIN

Dark Energy
(Planet Mu 2015)

La marque de fabrique de Dark Energy est une rythmique syncopée, heurtée pour une résultat instable, frénétique, chargé d'éléments qui se télescopent pour mieux fusionner. Jlin productrice américaine dont Dark Energy est le premier album vient de réussir un coup de maître dans un genre, le footwork, pour l'instant plus connu pour ses singles (certains regroupés sur les excellentes compilations du label anglais Planet Mu) que ses formats longs. Les structures rythmiques, complexes, sont accompagnées de lambeaux de voix soutenues par des cordes et des synthés menaçants en réinvention permanente. Un disque sombre et exigeant car ne se reposant pas sur des schémas mélodiques faciles mais assurément une sacrée réussite.



HIGH WOLF

Growing Wild
(Leaving Records 2015)

Depuis plusieurs années Maxime Primault, français installé en Californie envoie des cartes postales psychédéliques sous forme de disques de grande qualité que ce soit sous les noms High Wolf ou Black Zone Myth Chant. Growing wild son dernier album sous la bannière High Wolf est clairement sous perfusion africaine, empruntant autant aux sonorités sahariennes, qu'au Shangaan électro. Si les premières minutes très inspirées laissent à penser que l'on se dirige vers une relecture fidèle du (des) genre(s), High wolf prend très vite la tangente et emprunte sans retenu des chemins de traverses (bleeps et basses électroniques, synthé, breaks) propulsé par une boite à rythme émulation raide des polyrythmies chers au genre. Aussi casse-gueule que puisse être la démarche, les morceaux s'enchaînent sans temps mort dominés largement par des lignes de guitare toutes plus excellentes les unes que les autres. Un disque lumineux à écouter sans modération.